Bye bye le Bush, Bye bye Australia

Hello,

Apres une longue pause, ce nouvel article que je vous propose aujourd'hui, va essentiellement se concentrer sur un thème loin d'être inédit: L'Australie. « La bonne blague !! », vous allez me répondre. Certes, mais je n'ai jamais vraiment réalisé une fiche technique de ce continent atypique. Peut être par manque de recul auparavant; mais maintenant nous sommes ici depuis plus de 7 mois. Il est l'heure de casser le stéréotype que vous pouvez tous avoir sur ce beau pays, et vous le remplacer par certaines réalités. Que sait-on vraiment de l'Australie, avant d'y avoir mis les pieds ?? «  Euuhh ya des kangourous … des koalas et … c'est un pays avec de magnifiques plages !! »

Ok mais l'image reste un peu flou. En tout cas, moi, avant de poser le pied sur le sol australien, rites et coutumes « Ozzis » m'étaient inconnus... On se fait tous une idée de la vie, parfois idyllique, que l'on pourrait avoir dans un pays étranger. Mais c'est seulement en y résidant que l'on voit vraiment ce qu'il en est …

J'espère tout de même qu'à travers mes précédents posts, votre image de l'Australie s'était éclairée, ne serait-ce qu'un peu. Néanmoins, je vais quand même marquer le coup avec quelques précisions sur cette « Destination de rêve ». Attention, je ne dis pas que c'est moins bien ou mieux que l'idée que je m'en était faite. C'est juste différent, c'est vivre autrement et ce n'est pas plus mal …

    New south Wales, Queensland, Northern Territory, South Australia, Victoria, Western Australia et sans oublier la Tasmanie font de cette immense parcelle de terre, un pays aux multiples facettes. N'ayant vu que le New South Wales ( Sydney) et le Queensland, je ne me risquerai pas à parler des autres malgré les nombreux récits entendus. Néanmoins, croyez moi chaque état de l'Australie vous plonge dans une atmosphère particulière, que ce soit les plaines sauvages en bord d'océan de la West Coast, aux magnifiques plages de surfeurs de la East Coast, en passant bien évidemment par le redoutable désert de l'Outback. Il serait assez ardu de vous donner une fiche analytique de chaque coin « Ozzie » selon ce découpage vu mon itinéraire depuis le départ. Néanmoins, je souhaite vous en proposer un autre … En effet, comme je vous le disais auparavant, aux vus de nos stéréotypes, on a tendance à avoir en tête les zones ultra touristiques, lorsque l'on parle de l'Australie. Mais au final, elles représentent une surface minime par rapport au reste, car elles se concentrent principalement sur le littoral australien, excepté l'outback en plein centre. Qu'a t il donc d'autre alors ???

Le « BUSH » …

Je tiens à en parler car pour ceux qui décideraient de réaliser un working holiday sur ce continent, vous devez être prêt à passer un bon bout de temps dans ce fameux « bush ». Pas de panique ( quoi que ...), cette zone faisant quasiment le tour de l'Australie est le réservoir de jobs des backpackers. Vous l'aurez compris, cette zone est dite « rurale », très rustique, voire même certain l'appelle le « trou du cul du monde , de l'Australie » !! Bon, vous allez me rétorquez: « En même temps, je pourrai seulement rester sur les côtes ?? » Imaginez vous bien que sur 7 mois maintenant, j'ai passé 5 mois et demi dans le bush !! Donc si j'avais pu facilement en sortir, y a bien longtemps que ce serait fait. Alors pourquoi ??

L'accès à un travail et donc L'argent …

Alors beaucoup pensent qu'en arrivant à Sydney ou Brisbane, avec leur anglais moyen, il est très facile de travailler dans ces grandes villes. Le soucis c'est que tout le monde a pensé a la même chose, peut être à cause des documentaires télévisés que nous avons tous vu. « L 'Eldorado Austalien ». Cependant, vu le nombre de backpackers étrangers dans ces métropoles, seuls les vrais anglophones ou les personnes à vocation professionnelle bien définie en accord avec la demande australienne, s'en sortent tres facilement. Pour les autres, c'est « woofing » ou le célèbre «  Fruitpicking ». Le woofing n'étant pas rémunéré, il vous reste donc le fruitpicking pour espérer mettre de l'argent de côté, celui-ci vous permettant plus tard de voyager dans les zones touristiques.

On en revient donc au « Bush », car bizarrement, il y a vraiment peu de cueillette d'agrume au centre de Sydney !!

La première rencontre avec l'arrière pays est pleine de charme … Quoi de mieux pour les amateurs d'aventure, qu'un chapeau de crocodile dundee sur la tête, au volant d'un gros 4x4 ou d'un quad, traversant rivières et autres paysages sauvages pour aller au travail ?? Certes le dépaysement , recherché par beaucoup d'entre nous, est total, mais cela va durer tres tres longtemps pour une rentabilité acceptable. Mais bon si vous avez été un lecteur assidu de ce blog vous le savez certainement. ( cf post précédent «  Dubbo »,« Gatton » et sur le fruitpicking)

          Pour vous donner une image plus précise de ce bush, imaginez vous les paysages de la Nièvre ou de l'Yonne si je m'adresse aux gens de mon coin. Pour les autres, prenez la diagonale du vide, l'espèce de triangle des bermudes français. Ces grandes zones de rien … Le bush australien c'est ca, avec une végétation propre aux climats très chaud !!! Vous passez de petites villes ( environ 2000 habitants) en petites villes paniquant toujours un peu plus par peur de ne jamais plus retrouver la civilisation. Il est très courant de parcourir 500km et de croiser seulement quatre villages en cours de route. Si vous etes amateur de vaches et de grands horizons à végétation rase, quittez tout et venez dans le bush !!!

       Alors maintenant que j'ai bien critiqué cette partie de l'australie, voyons les bons points car il y en a …

C'est véritablement ici, que le sentiment de vivre en tant qu'australien est le plus présent. La faune et la flore du bush sont incroyables et les us&coutumes ozzies y sont le plus marqués. Je ne peux compter le nombre de rencontres formidables faite ici, tellement les gens sont chaleureux. On ne vous connait ni d'Eve ni d'Adam, mais ce n'est pas pour autant que l'on ne vous aidera pas. Et ceci, dans tous les domaines. Besoin d'un lift ( co-voiturage), d'un renseignement ou même d'un aspirateur pour votre maison ?? Peu importe, l'australien veut par sa nature être accueillant. Cela dit celui-ci n'est pas le dernier des abrutis, malgré parfois l'apparence de certains fermiers. Trahir la confiance qu'un australien vous a donné si facilement, s'avère irrémédiable. C'est pourquoi, il est parfois possible de se retrouver face à une certaine discrimination. Ces australiens du bush, habitués à vivre avec des backpackers aux nationalités diverses, peuvent se montrer méfiants . Le français a souvent l'étiquette du voleur... En effet, la confiance règne dans le bush, par conséquent toutes les voitures et maisons restent ouvertes, les magasins ne disposent pas de système de sécurité etc … Question de culture !! Ainsi le backpacker français peu scrupuleux a fait de nombreuses fois de ces siennes, d'où le stéréotype !!! Alors attention tres chers compatriotes !!! Carton jaune !! Vous partez de la France pour changer d'air et quitter son atmosphère oppressante ?? Ne reproduisez pas ailleurs les dysfonctionnements que vous fuyez !! C'est si bien de vivre en pouvant faire un minimum confiance à autrui. Bref, j'ai vraiment pu apprendre a vivre sereinement dans le bush. Un exemple tout simple: Faire du stop ou prendre un inconnu en stop en France a une connotation dangereuse. D'ailleurs peu de chance de réussite... Alors qu'ici, je le fait régulièrement et sur des distances très longues.

Vous aurez compris que l'Australie, c'est un autre état d'esprit et que c'est ca, la richesse de ce pays !! Et dans le fond, beaucoup plus que les spots magnifiques de tourisme …

L'Australie possède tout de même des vieux démons. La question des aborigènes, similaire à celle des indiens chez nos cousins canadiens, est tabou !! J'ai d'ailleurs peu d'informations sur ce sujet mais aux dires de certains de mes compagnons de route, le problème est réel. Alcoolisme sévère, réinsertion quais nulle ( seulement cantonnés à l'activité touristique) et choc des cultures font de cette minorité des exclus de cette société. Alice Spings ville charismatique de l'Outback en est un terrible exemple. Aussi présents dans le bush, j'ai pas vraiment eu de contact avec eux mais, à vu d'oeil, l'aventure australienne ne leur semble pas aussi enrichissante.

On laisse charger, on met du son et après on danse !!!

Maintenant, parlons de la langue …

Effectivement, la langue utilisée est l'anglais. Mais là encore, un découpage géographique est possible. Au même titre qu'en France avec les différences d'accent et d'expression selon les régions, l'anglais parlé en Australie peut presque être appelé de l'australien. Pour ma part, mon niveau d'anglais à mon arrivée était très bas, voire inexistant à l'oral. Mais dans les grandes métropoles tel que Sydney ou Brisbane, la population étant cosmopolite, l'anglais parlé se rapproche énormément de celui que j'avais appris en France donc facilitant la compréhension et l'apprentissage. L'arrivée dans le bush a été une expérience linguistique intéressante. Déjà en difficulté avec un anglais, que l'on peut qualifié d'académique, l'anglais du terroir a été pour moi une sacrée épreuve. Le « Are ya goin', mate ?? » ( En gros le « ca va ? » français) avec le mouvement de tête et de la main tel un cowboy m'a laissé perplexe un bon mois … L'australien du bush a tendance a être un peu radin sur les mots et par conséquent en garde une bonne partie derrière ses molaires. Ainsi les premiers temps, on remue la tête, histoire de dire « ouais j'ai compris », mais si vous approfondissiez un peu, juste en regardant mon regard, seuls le désespoir et l'incompréhension étaient présents. Puis au fur et à mesure on s'habitue aux sonorités de l'accent et aux phrases toutes faites. A l'heure actuelle, je suis loin d'être bilingue, mais je suis capable de vivre au quotidien dans un pays anglophone et de garder une conversation avec un résidant du bush. De plus, le fait de parler avec anglais pur souche me parait dorénavant facile. Ainsi, chers français peureux de partir vivre à l'étranger à cause de la barrière de la langue, je peux vous dire que ce n'est plus un argument suffisant … Oubliez le regard des autres !!! Un étranger qui vous parle quatre mots en français n'a t-il pas un charme fou alors qu'il y avait des fautes à chaque mot ?? Alors imaginez-vous, comme les ozzies se foutent de nous lorsque l'on leur dit : « Sorry, i don't speak inglish very well !! » Il vous répondra que lui ne parle pas un mot de français et que vous avez bien plus de mérite que lui. Cette barrière de la langue peut être un handicap pour trouver un travail dans les commerces ou la restauration mais pour cueillir des fruits je vous avoue qu'ils s'en foutent !!!

De surcroît, qu'a t-il de mieux pour apprendre une langue que d'être dans le pays et d'apprendre sur le tas?? J'ai plus appris en 7 mois qu'en 10 ans en France. Donc plus d'excuse …

Concernant mes projets,

Eh bien je suis en vacances, toujours dans le bush mais je m'apprête à lui dire au revoir pour de bon lors de ces prochains jours. J'ai enchainé les « day off » (arrêt maladie) par conséquent j'ai considéré qu'il était temps pour moi de repartir «  courir le monde » et cette fois sans mes compagnons de route. ( cf my mother)

Ainsi, je vous dis a très bientôt dans notre France …

Mais en Nouvelle Calédonie ...

PS: Je souhaite bonne chance et bonne route à tous mes amis pickers, avec qui ,pour sur, je garderai le contact …

Un big up supplémentaire à Quentin avec qui j'ai voyagé ces 7 derniers mois. Nos routes se séparent aujourd'hui mais je suis persuadé qu'elle se recroiseront …

A bientôt mon Q ...